Au cours des dernières années, un nombre grandissant d’écoles Montessori ont ouvert leurs portes en France et ont permis une nouvelle envolée de cette pédagogie qui a vu le jour au début du XXe siècle en Italie : Maria Montessori, docteur en médecine, psychiatre, anthropologue, autrice, et militante féministe, a consacré sa vie à l’élaboration de cette science de l’éducation centrée sur les lois naturelles du développement de l’enfant.
Parmi ses plus grandes découvertes, on retrouve le concept d’« esprit absorbant », capacité du petit être à s’imprégner et absorber sans efforts tout son environnement, que ce soit les interactions qui ont lieu avec ou autour de lui, ou les images et évènements dont il est témoin. Il y a également les « périodes sensibles », des périodes particulières et limitées dans le temps pendant lesquelles l’enfant est inconsciemment et irrésistiblement sensible à certains aspects de son environnement et va ainsi être totalement prêt à l’apprentissage d’une nouvelle compétence.
Pour Maria Montessori, il est essentiel que l’éducation repose sur le développement de l’être humain dans ses dimensions physiques, sociales, intellectuelles et émotionnelles. Ainsi, beaucoup connaitront peut-être déjà le matériel utilisé dans les classes, un matériel didactique qui répond à des critères très spécifiques et dont les formes, le poids, les couleurs et les qualités ont été étudiés pour aider les enfants dans leur développement et leurs apprentissages. Ils pourront ainsi découvrir les lettres et leurs sons grâce aux lettres rugueuses et à l’alphabet mobile ; appréhender le système décimal et le concept de quantités grâce à la boîte à fuseaux et aux perles dorées ; explorer le monde et la géographie grâce aux cartes et aux globes ; affiner leur capacité à traiter des informations visuelles, olfactives, auditives, gustatives, et tactiles grâce à la tour rose et aux escaliers marrons. Et tout cela, dès l’âge de 3 ans !
Il serait cependant réducteur d’assimiler la pédagogie Montessori uniquement au matériel qu’elle a créé, aussi fascinant soit-il ! Car c’est aussi sa vision de l’enfant, son désir de développer le potentiel de chacun d’entre eux et son élan à préserver et cultiver le lien avec la nature et le vivant qui font de sa pédagogie un modèle de bienveillance et de bientraitance. Ainsi, développer dès le plus jeune âge la confiance en soi, la prise d’initiative, l’autonomie, et la capacité de faire des choix sains permettra à l’enfant de devenir un adulte épanoui, libre, aligné sur ses choix et ses actions. Pour cela, les enfants sont libres de choisir l’activité qu’ils souhaitent parmi celles à leur disposition dans un cadre mis en place par l’adulte et, autant que possible, co-créer avec les enfants afin de faire appel à leur capacité d’autodiscipline et leur sens des responsabilités pour le respecter.
Il est également fondamental que l’adulte porte un regard neuf sur l’enfant et puisse l’accepter et l’accueillir pleinement, dans le respect de tout son être et de toutes ses capacités. Sa présence et son intervention se feront toujours dans la justesse, l’humilité et la discrétion et dans un climat de confiance, de libertés et de respect mutuel. Il s’agit d’enseigner de la manière la plus horizontale possible et d’accompagner le développement naturel de l’enfant en respectant son rythme et en lui apportant les outils, les ressources et le sentiment de sécurité dont il a besoin pour pouvoir utiliser de façon optimale sa capacité d’efforts et de concentration et son intelligence.
La pédagogie Montessori pourrait d’ailleurs également être vue comme une philosophie de vie tellement elle s’avère utile et aidante dans bien des sphères de notre quotidien. Se positionner en aide bienveillante est aujourd’hui un accompagnement qui s’étend à tous et qui explique son application récente entre autres dans les crèches, les maisons de retraite et les EHPAD et auprès des assistantes maternelles. Elle préconise une éducation à la paix et le monde et notre société bénéficieraient grandement qu’elle soit diffusée au plus grand nombre.
N’élevons pas nos enfants pour le monde d’aujourd’hui. Ce monde aura changé lorsqu’ils seront grands. Aussi doit-on en priorité aider l’enfant à cultiver ses facultés de créations et d’adaptation.
Maria Montessori