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La psychologie positive en confinement

Alors que nous entamons une période de confinement qui risque à priori de s’étendre bien au-delà des 15 jours préconisés par l’état à ce jour, nos réseaux sociaux abondent de conseils concernant ce que nous pouvons mettre en place au sein de nos foyers afin de vivre la situation au mieux.


Pour rester réaliste, il ne s’agit pas d’envisager de se mettre à méditer 1h par jour pour mieux gérer le stress ou à maitriser complètement la Communication NonViolente pour gérer les conflits qui peuvent naître un peu trop facilement dans ce contexte. Intégrer ces pratiques à notre quotidien nécessite du temps et de l’entrainement, des notions qui ne sont pas exactement compatibles avec l’urgence et le stress du moment.

 

L’idée serait surtout d’envisager un tout premier petit pas possible :
Pour ceux qui sont en famille (ou pour ceux qui se retrouvent régulièrement via des appels vidéo), il pourrait s’agir de faire un tour de table lors du repas du soir afin de partager un moment satisfaisant de la journée. Là encore, il ne s’agit pas de trouver quelque chose d’extraordinaire mais plus simplement de réorienter son attention vers les aspects agréables du quotidien que ce soit à propos de soi, des autres, ou de l’environnement :

  • Quand j’ai vu mes 2 adolescents jouaient ensemble cet après-midi, ça m’a vraiment fait chaud au cœur ;
  • J’ai beaucoup aimé quand Titouan est venu m’aider à préparer le repas et que papa s’est chargé de tout débarrasser !
  • Ca fait plusieurs jours qu’il fait très beau et très chaud et c’est vraiment agréable de pouvoir ouvrir la fenêtre et écouter les oiseaux !

 

 

A noter : penser à demander à chacun de vos proches s’il est d’accord de participer afin que ce moment ne se transforme pas en une contrainte additionnelle ! Par exemple : « ce serait ok pour vous qu’on partage chacun à notre tour des petits trucs sympas qui nous sont arrivés dans la journée ? » Celui qui n’a pas envie de partager peut tout simplement écouter.

Il pourrait s’agir également de développer une attitude de bienveillance et de non-jugement par rapport à soi et par rapport aux autres. Cette première semaine a été difficile pour la très grande majorité d’entre nous, pour tout le personnel soignant qui est aux premières lignes de l’épidémie, pour tout ceux qui travaillent dans des commerces considérés comme essentiels et qui non seulement n’ont pas l’option de rester chez eux mais qui de surcroit, se voient mettre leurs proches en danger en cas de contamination, pour les parents qui doivent au même comprendre les rouages télétravail et faire l’école à la maison, pour ceux qui vivaient déjà des moments difficiles pour des raisons personnelles, professionnelles ou médicales, pour ceux vivent seuls et qui se retrouvent devant une période d’isolation totale, etc. Il pourrait s’avérer très simple de partir dans l’auto-jugement et de se blâmer de n’avoir pas fait « autant » qu’on aurait aimé faire ou qu’on estimerait devoir faire. A nouveau, l’ajustement qui nous est demandé aujourd’hui n’est pas des moindres et il nous faudra un peu de temps pour réorganiser notre quotidien et nos habitudes. Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises façons de s’y prendre et nous faisons tous du mieux que nous pouvons, avec nos circonstances et notre histoire personnelle. Il peut donc être utile de faire un petit pas de coté, de voir tout ce que nous avons déjà pu mettre en place pour prendre soin de ceux qui nous entourent et de nous-même, de se rappeler que la courbe du changement ne sera pas des plus plates mais que tout ce que nous pouvons mettre en place nous permettra d’aplatir la courbe de l’épidémie.

Pour finir, et parce qu’on a parfois tendance à s’enfermer sur soi-même dans les moments difficiles, il peut être aidant et utile de s’assurer que nous gardons un peu d’attention pour ceux qui nous entourent : si quelqu’un fait quelque chose pour vous qui vous aide et vous apporte un tout petit peu de soulagement, de plaisir ou de réconfort, prenez-en note et pensez à remercier la personne ou à répondre de la manière qui pourrait convenir le mieux à la situation : quelqu’un vous envoie un message ou vous appelle pour vous demander comment vous allez, retournez-leur la question quelques jours plus tard ; un passant ou un voisin vous fait un signe amical de la main en passant sous votre balcon, faites de même ; votre voisine est une personne âgée avec qui vous n’avez pas vraiment échangés jusqu’à présent : frappez à sa porte, reculez de quelques pas, et demandez-lui comment elle va, si elle a besoin de quelque chose que vous pourriez lui amener la prochaine fois que vous sortirez faire des courses de nécessité et laissez-lui votre numéro en cas d’urgence. Aujourd’hui est le moment de s’entraider, de faire toute sa place au collectif afin de traverser ensemble cette épreuve et de vaincre l’épidémie. Et rappelons-nous, la meilleure façon de s’assurer qu’une personne répète une action qui nous a été agréable est de la remercier et d’exprimer sa reconnaissance.